Tout
le XIXème siècle est imprégné d'images négatives de la femme, véhiculées
par la littérature et les arts. Il semble qu'autour de l' image de la femme se soient cristallisées toutes les interrogations et les angoisses d'une société en mutation qui découvre, à travers les premières découvertes de la psychologie expérimentale (et en particulier les travaux sur l'hystérie menés par Charcot, puis Freud), un univers sombre et inquiétant de pulsions inconnues. Ce contexte se reflète dans la peinture symboliste,dans laquelle s'opposent et cohabitent deux visions de la Femme: - l'une idéalisée et asexuée, séraphique ou androgyne, - l'autre au contraire castratrice, fatale, mante religieuse. La vision de la femme fatale, tentatrice et cruelle, s' incarne dans la figure de Salomé, qui obsède tous les artistes symbolistes, non seulement dans le domaine de la peinture (Gustave Moreau, Franz von Stuck, Aubrey Beardsley, Gustav Klimt...), mais également de la sculpture, de la poésie et de la musique. Si l'art symboliste révèle ainsi un nouvel érotisme sulfureux, parfois fétichiste, sadique ou satanique, liant Eros et Thanatos, il illustre aussi l'ambiguïté des rapports entre l'homme et la femme, et annonce la recherche de nouvelles identités sexuelles. |
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